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Page:Hugo - Les Misérables Tome III (1890).djvu/227

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de trouver un autre Marius. Soit, pensa-t-elle, c’est un simple erratum comme j’en vois dans les livres ; Marius, lisez Théodule.

Un petit-neveu est l’à peu près d’un petit-fils ; à défaut d’un avocat, on prend un lancier.

Un matin que M. Gillenormand était en train de lire quelque chose comme la Quotidienne, sa fille entra, et lui dit de sa voix la plus douce, car il s’agissait de son favori :

— Mon père, Théodule va venir ce matin vous présenter ses respects.

— Qui ça, Théodule ?

— Votre petit

— Ah ! fit le grand-père.

Puis il se remit à lire, ne songea plus au petit-neveu qui n’était qu’un Théodule quelconque, et ne tarda pas à avoir beaucoup d’humeur, ce qui lui arrivait presque toujours quand il lisait. La « feuille » qu’il tenait, royaliste d’ailleurs, cela va de soi, annonçait pour le lendemain, sans aménité aucune, un des petits événements quotidiens du Paris d’alors : — Que les élèves des écoles de droit et de médecine devaient se réunir sur la place du Panthéon à midi ; — pour délibérer. — Il s’agissait d’une des questions du moment, de l’artillerie de la garde nationale, et d’un conflit entre le ministre de la guerre et « la milice citoyenne » au sujet des canons parqués dans la cour du Louvre. Les étudiants devaient « délibérer » là-dessus. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour gonfler M. Gillenormand.

Il songea à Marius, qui était étudiant, et qui, probable-