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Page:Hugo - Les Misérables Tome III (1890).djvu/377

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LES MISÉRABLES. — MARIUS.

Puis il regarda Marius.

— Vous n’avez vu que ce barbu et ce chevelu ?

— Et Panchaud.

— Vous n’avez pas vu rôdailler par là une espèce de petit muscadin du diable ?

— Non.

— Ni un grand gros massif matériel qui ressemble à l’éléphant du Jardin des Plantes ?

— Non.

— Ni un malin qui a l’air d’une ancienne queue-rouge ?

— Non.

— Quant au quatrième, personne ne le voit, pas même ses adjudants, commis et employés. Il est peu surprenant que vous ne l’ayez pas aperçu.

— Non. Qu’est-ce que c’est, demanda Marius, que tous ces êtres-là ?

L’inspecteur répondit :

— D’ailleurs ce n’est pas leur heure.

Il retomba dans son silence, puis reprit :

— 50-52. Je connais la baraque. Impossible de nous cacher dans l’intérieur sans que les artistes s’en aperçoivent. Alors ils en seraient quittes pour décommander le vaudeville. Ils sont si modestes ! le public les gêne. Pas de ça, pas de ça. Je veux les entendre chanter et les faire danser.

Ce monologue terminé, il se tourna vers Marius et lui demanda en le regardant fixement :

— Aurez-vous peur ?

— De quoi ? dit Marius.

— De ces hommes ?