XI
FIN DU PETIT-PICPUS
Dès le commencement de la restauration, le couvent du Petit-Picpus dépérissait ; ce qui fait partie de la mort générale de l’ordre, lequel, après le dix-huitième siècle, s’en va comme tous les ordres religieux. La contemplation est, ainsi que la prière, un besoin de l’humanité ; mais, comme tout ce que la révolution a touché, elle se transformera, et, d’hostile au progrès social, lui deviendra favorable.
La maison du Petit-Picpus se dépeuplait rapidement. En 1840, le petit couvent avait disparu, le pensionnat avait disparu. Il n’y avait plus ni les vieilles femmes, ni les jeunes filles ; les unes étaient mortes, les autres s’en étaient allées. Volaverunt.
La règle de l’adoration perpétuelle est d’une telle rigidité
qu’elle épouvante ; les vocations reculent, l’ordre ne se recrute
pas. En 1845, il se faisait encore çà et là quelques sœurs
converses ; mais de religieuses de chœur, point. Il y a quarante
ans, les religieuses étaient près de cent ; il y a quinze