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Page:Hugo - Les Misérables Tome II (1890).djvu/447

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c’est le Basile de l’occident. Son ordre a produit quarante papes, deux cents cardinaux, cinquante patriarches, seize cents archevêques, quatre mille six cents évêques, quatre empereurs, douze impératrices, quarante-six rois, quarante et une reines, trois mille six cents saints canonisés, et subsiste depuis quatorze cents ans. D’un côté saint Bernard ; de l’autre l’agent de la salubrité ! D’un côté saint Benoît ; de l’autre l’inspecteur de la voirie ! L’état, la voirie, les pompes funèbres, les règlements, l’administration, est-ce que nous connaissons cela ? Aucuns passants seraient indignés de voir comme on nous traite. Nous n’avons même pas le droit de donner notre poussière à Jésus-Christ ! Votre salubrité est une invention révolutionnaire. Dieu subordonné au commissaire de police ; tel est le siècle. Silence, Fauvent !

Fauchelevent, sous cette douche, n’était pas fort à son aise. La prieure continua.

— Le droit du monastère à la sépulture ne fait doute pour personne. Il n’y a pour le nier que les fanatiques et les errants. Nous vivons dans des temps de confusion terrible. On ignore ce qu’il faut savoir, et l’on sait ce qu’il faut ignorer. On est crasse et impie. Il y a dans cette époque des gens qui ne distinguent pas entre le grandissime saint Bernard et le Bernard dit des Pauvres Catholiques, certain bon ecclésiastique qui vivait dans le treizième siècle. D’autres blasphèment jusqu’à rapprocher l’échafaud de Louis XVI de la croix de Jésus-Christ. Louis XVI n’était qu’un roi. Prenons donc garde à Dieu ! Il n’y a plus ni juste ni injuste. On sait le nom de Voltaire et l’on ne sait pas le nom de César de Bus. Pourtant César de Bus est un bien-