Page:Hugo - Les Misérables Tome IV (1890).djvu/206

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Aimez. Une sombre transfiguration étoilée est mêlée à ce supplice. Il y a de l’extase dans l’agonie.




Ô joie des oiseaux ! c’est parce qu’ils ont le nid qu’ils ont le chant.




L’amour est une respiration céleste de l’air du paradis.




Cœurs profonds, esprits sages, prenez la vie comme Dieu l’a faite ; c’est une longue épreuve, une préparation inintelligible à la destinée inconnue. Cette destinée, la vraie, commence pour l’homme à la première marche de l’intérieur du tombeau. Alors il lui apparaît quelque chose, et il commence à distinguer le définitif. Le définitif, songez à ce mot. Les vivants voient l’infini ; le définitif ne se laisse voir qu’aux morts. En attendant, aimez et souffrez, espérez et contemplez. Malheur, hélas ! à qui n’aura aimé que des corps, des formes, des apparences ! La mort lui ôtera tout. Tâchez d’aimer des âmes, vous les retrouverez.




J’ai rencontré dans la rue un jeune homme très pauvre qui aimait. Son chapeau était vieux, son habit était usé ; il