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Page:Hugo - Les Misérables Tome IV (1890).djvu/235

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Montparnasse baissa la voix.

— Pas elle, lui.

— Ah, Babet !

— Oui, Babet.

— Je le croyais bouclé.

— Il a défait la boucle, répondit Montparnasse.

Et il conta rapidement au gamin que, le matin de ce même jour où ils étaient, Babet, ayant été transféré à la Conciergerie, s’était évadé en prenant à gauche au lieu de prendre à droite dans le « corridor de l’instruction ».

Gavroche admira l’habileté.

— Quel dentiste ! dit-il.

Montparnasse ajouta quelques détails sur l’évasion de Babet et termina par :

— Oh ! ce n’est pas tout.

Gavroche, tout en écoutant, s’était saisi d’une canne que Montparnasse tenait à la main, il en avait machinalement tiré la partie supérieure, et la lame d’un poignard avait apparu.

— Ah ! fit-il en repoussant vivement le poignard, tu as emmené ton gendarme déguisé en bourgeois.

Montparnasse cligna de l’œil.

— Fichtre ! reprit Gavroche, tu vas donc te colleter avec les cognes ?

— On ne sait pas, répondit Montparnasse d’un air indifférent. Il est toujours bon d’avoir une épingle sur soi.

Gavroche insista :

— Qu’est-ce que tu vas donc faire cette nuit ?

Montparnasse prit de nouveau la corde grave et dit en mangeant les syllabes :