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Page:Hugo - Les Misérables Tome IV (1890).djvu/423

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IV

LES BOUILLONNEMENTS D’AUTREFOIS

Rien n’est plus extraordinaire que le premier fourmillement d’une émeute. Tout éclate partout à la fois. Était-ce prévu ? oui. Était-ce préparé ? non. D’où cela sort-il ? des pavés. D’où cela tombe-t-il ? des nues. Ici l’insurrection a le caractère d’un complot ; là d’une improvisation. Le premier venu s’empare d’un courant de la foule et le mène où il veut. Début plein d’épouvante où se mêle une sorte de gaîté formidable. Ce sont d’abord des clameurs, les magasins se ferment, les étalages des marchands disparaissent ; puis des coups de feu isolés ; des gens s’enfuient ; des coups de crosse heurtent les portes cochères ; on entend les servantes rire dans les cours des maisons et dire : Il va y avoir du train !

Un quart d’heure n’était pas écoulé, voici ce qui se passait presque en même temps sur vingt points de Paris différents.

Rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, une vingtaine de