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Page:Hugo - Les Misérables Tome IV (1890).djvu/561

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V

FIN DES VERS DE JEAN PROUVAIRE



Tous entourèrent Marius. Courfeyrac lui sauta au cou.

— Te voilà !

— Quel bonheur ! dit Combeferre.

— Tu es venu à propos ! fit Bossuet.

— Sans toi j’étais mort ! reprit Courfeyrac.

— Sans vous j’étais gobé ! ajouta Gavroche.

Marius demanda :

— Où est le chef ?

— C’est toi, dit Enjolras.

Marius avait eu toute la journée une fournaise dans le cerveau, maintenant c’était un tourbillon. Ce tourbillon qui était en lui lui faisait l’effet d’être hors de lui et de l’emporter. Il lui semblait qu’il était déjà à une distance immense de la vie. Ses deux lumineux mois de joie et d’amour aboutissant brusquement à cet effroyable précipice, Cosette perdue pour lui, cette barricade, M. Mabeuf se faisant tuer pour la république, lui-même chef d’insurgés,