— Prenez, dit-elle.
Marius prit la lettre.
Elle fit un signe de satisfaction et de contentement.
— Maintenant, pour ma peine, promettez-moi…
Et elle s’arrêta.
— Quoi ? demanda Marius.
— Promettez-moi !
— Je vous promets.
— Promettez-moi de me donner un baiser sur le front quand je serai morte. — Je le sentirai.
Elle laissa retomber sa tête sur les genoux de Marius et ses paupières se fermèrent. Il crut cette pauvre âme partie. Éponine restait immobile ; tout à coup, à l’instant où Marius la croyait à jamais endormie, elle ouvrit lentement ses yeux où apparaissait la sombre profondeur de la mort, et lui dit avec un accent dont la douceur semblait déjà venir d’un autre monde :
— Et puis, tenez, monsieur Marius, je crois que j’étais un peu amoureuse de vous.
Elle essaya encore de sourire et expira.