à voix basse. L’homme était retombé dans ses réflexions.
Le cabaretier revint à la cheminée, posa brusquement sa main sur l’épaule de l’homme, et lui dit :
— Tu vas t’en aller d’ici.
L’étranger se retourna et répondit avec douceur.
— Ah ! vous savez ?…
— Oui.
— On m’a renvoyé de l’autre auberge.
— Et l’on te chasse de celle-ci.
— Où voulez-vous que j’aille ?
— Ailleurs.
L’homme prit son bâton et son sac, et s’en alla.
Comme il sortait, quelques enfants, qui l’avaient suivi depuis la Croix-de-Colbas et qui semblaient l’attendre, lui jetèrent des pierres. Il revint sur ses pas avec colère et les menaça de son bâton ; les enfants se dispersèrent comme une volée d’oiseaux.
Il passa devant la prison. À la porte pendait une chaîne de fer attachée à une cloche. Il sonna.
Un guichet s’ouvrit.
— Monsieur le guichetier, dit-il en ôtant respectueusement sa casquette, voudriez-vous bien m’ouvrir et me loger pour cette nuit ?
Une voix répondit :
— Une prison n’est pas une auberge. Faites-vous arrêter, on vous ouvrira.
Le guichet se referma.
Il entra dans une petite rue où il y a beaucoup de jardins. Quelques-uns ne sont enclos que de haies, ce qui égaye