Page:Hugo - Les Misérables Tome V (1890).djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
LES MISÉRABLES. — JEAN VALJEAN.

d’une grille. Toutes les sorties étaient indubitablement closes de cette façon. Le hasard avait descellé la grille par laquelle on était entré, mais évidemment toutes les autres bouches de l’égout étaient fermées. On n’avait réussi qu’à s’évader dans une prison.

C’était fini. Tout ce qu’avait fait Jean Valjean était inutile. L’épuisement aboutissait à l’avortement.

Ils étaient pris l’un et l’autre dans la sombre et immense toile de la mort, et Jean Valjean sentait courir sur ses fils noirs tressaillant dans les ténèbres l’épouvantable araignée.

Il tourna le dos à la grille, et tomba sur le pavé, plutôt terrassé qu’assis, près de Marius toujours sans mouvement, et sa tête s’affaissa entre ses genoux. Pas d’issue. C’était la dernière goutte de l’angoisse.

À qui songeait-il dans ce profond accablement ? Ni à lui-même, ni à Marius. Il pensait à Cosette.