Page:Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome II (1892).djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


IX

LE SUCCÈS REPRIS AUSSITÔT QUE DONNÉ


Tout n’était pas fini.

Rouvrir le goulet fermé par le morceau de muraille de la Durande, et pousser tout de suite la panse hors de l’écueil, rien n’était plus clairement indiqué. En mer, toutes les minutes sont urgentes. Peu de vent, à peine une ride au large ; la soirée, très belle, promettait une belle nuit. La mer était étale, mais le reflux commençait à se faire sentir ; le moment était excellent pour partir. On aurait la marée descendante pour sortir des Douvres et la marée remontante pour rentrer à Guernesey. On pourrait être à Saint-Sampson au point du jour.

Mais un obstacle inattendu se présenta. Il y avait eu une lacune dans la prévoyance de Gilliatt.

La machine était libre ; la cheminée ne l’était pas.

La marée, en approchant la panse de l’épave suspendue en l’air, avait amoindri les périls de la descente et abrégé le sauvetage ; mais cette diminution d’intervalle avait laissé