Page:Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome II (1892).djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
325
DÉPART DU « CASHMERE »

maladie ou en santé, pour t’aimer jusqu’à la mort, et je te donne ma foi. Le doyen mit la main droite d’Ebenezer dans la main droite de Déruchette, et Déruchette dit à Ebenezer :

— Ebenezer, je te prends pour mon mari, soit que tu sois meilleur ou pire, plus riche ou plus pauvre, en maladie ou en santé, pour t’aimer et t’obéir jusqu’à la mort, et je te donne ma foi.

Le doyen reprit :

— Où est l’anneau ?

Ceci était l’imprévu. Ebenezer, pris au dépourvu, n’avait pas d’anneau.

Gilliatt ôta la bague d’or qu’il avait au petit doigt, et la présenta au doyen. C’était probablement l’anneau « de mariage » acheté le matin au bijoutier de Commercial-Arcade.

Le doyen posa l’anneau sur le livre, puis le remit à Ebenezer.

Ebenezer prit la petite main gauche, toute tremblante, de Déruchette, passa l’anneau au quatrième doigt, et dit :

— Je t’épouse avec cet anneau.

— Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dit le doyen.

— Que cela soit ainsi, dit l’évangéliste.

Le doyen éleva la voix :

— Vous êtes époux.

— Que cela soit, dit l’évangéliste.

Le doyen reprit :

— Prions.