blanche. Sa longue redingote noire était boutonnée jusqu’à la cravate. Il avait des cheveux blonds en couronne, le visage féminin, l’œil pur, l’air grave.
Cependant la panse avait touché terre. Gilliatt passa le câble dans l’anneau d’amarre, puis se tourna, et vit la main très blanche du jeune homme qui lui présentait un souverain d’or.
Gilliatt écarta doucement cette main.
Il y eut un silence. Le jeune homme le rompit.
— Vous m’avez sauvé la vie.
— Peut-être, répondit Gilliatt.
L’amarre était nouée. Ils sortirent de la barque.
Le jeune homme reprit :
— Je vous dois la vie, monsieur.
— Qu’est-ce que ça fait ?
Cette réponse de Gilliatt fut encore suivie d’un silence.
— Êtes-vous de cette paroisse ? demanda le jeune homme.
— Non, répondit Gilliatt.
— De quelle paroisse êtes-vous ?
Gilliatt leva la main droite, montra le ciel, et dit :
— De celle-ci.
Le jeune homme le salua et le quitta.
Au bout de quelques pas, le jeune homme s’arrêta, fouilla dans sa poche, en tira un livre, et revint vers Gilliatt en lui tendant le livre.
— Permettez-moi de vous offrir ceci.
Gilliatt prit le livre.
C’était une bible.
Un instant après, Gilliatt, accoudé sur son parapet, regar-