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Page:Hugo - Lucrèce Borgia, Dessau, 1833.djvu/22

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Dona Lucrezia, lui saisissant vivement le bras, et l’attirant près de Gennaro endormi. Vois-tu ce jeune homme ?

Gubetta. Ce jeune homme n’est pas nouveau pour moi, et je sais bien que c’est après lui que vous courez sous votre masque depuis que vous êtes à Venise.

Dona Lucrezia. Qu’est-ce que tu en dis ?

Gubetta. Je dis que c’est un jeune homme qui dort couché sur un banc, et qui dormirait debout s’il avait été en tiers dans la conversation morale et édifiante que je viens d’avoir avec votre altesse.

Dona Lucrezia. Est-ce que tu ne le trouves pas bien beau ?

Gubetta. Il serait plus beau, s’il n’avait pas les yeux fermés. Un visage sans yeux, c’est un palais sans fenêtres.

Dona Lucrezia. Si tu savais comme je l’aime !

Gubetta. C’est l’affaire de don Alphonse, votre royal mari. Je dois cependant avertir votre altesse qu’elle perd ses peines. Ce jeune homme, à ce qu’on m’a dit, aime d’amour une belle jeune fille nommée Fiametta.