Page:Hugo - Lucrèce Borgia, Dessau, 1833.djvu/60

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plus bas placée que la servante des valets de vos palefreniers ; ce n’est pas une raison, dis-je, pour que vos sujets ne puissent me voir passer au milieu d’eux sans dire : -ha ! Cette femme !… -or, je vous le déclare, monsieur, je veux que le crime d’aujourd’hui soit recherché et notablement puni, ou je m’en plaindrai au pape, je m’en plaindrai au valentinois qui est à Forli avec quinze mille hommes de guerre ; et voyez maintenant si cela vaut la peine de vous lever de votre fauteuil !

Don Alphonse. Madame, le crime dont vous vous plaignez m’est connu.

Dona Lucrezia. Comment, monsieur ! Le crime vous est connu, et le criminel n’est pas découvert !

Don Alphonse. Le criminel est découvert.

Dona Lucrezia. Vive Dieu ! S’il est découvert, comment se fait-il qu’il ne soit pas arrêté ?

Don Alphonse. Il est arrêté, madame.

Dona Lucrezia. Sur mon âme, s’il est arrêté, d’où vient qu’il n’est pas encore puni ?