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ACTE TROISIÈME.


La salle dite salle de gouvernement, dans le palais du roi à Madrid.
Au fond, une grande porte élevée au-dessus de quelques marches. Dans l’angle, à gauche, un pan coupé fermé par une tapisserie de haute lice. Dans l’angle opposé, une fenêtre. À droite, une table carrée, revêtue d’un tapis de velours vert, autour de laquelle sont rangés des tabourets pour huit ou dix personnes correspondant à autant de pupitres placés sur la table. Le côté de la table qui fait face au spectateur est occupé par un grand fauteuil recouvert de drap d’or et surmonté d’un dais en drap d’or, aux armes d’Espagne, timbrées de la couronne royale. À côté de ce fauteuil une chaise.
Au moment où le rideau se lève, la junte du Despacho Universal (conseil privé du roi) est au moment de prendre séance.


Scène PREMIÈRE.

DON MANUEL ARIAS, président de Castille. DON PEDRO VELEZ DE GUEVARRA, COMTE DE CAMPOREAL, conseiller de cape et d’épée de la contaduria-mayor. DON FERNANDO DE CORDOVA Y AGUILAR, MARQUIS DE PRIEGO, même qualité. ANTONIO UBILLA, écrivain-mayor des rentes. MONTAZGO, conseiller de robe de la chambre des Indes. COVADENGA, secrétaire suprême des îles. Plusieurs autres conseillers. Les conseillers de robe vêtus de noir. Les autres en habit de cour. Camporeal a la croix de Calatrava au manteau. Priego la toison d’or au cou.
Don Manuel Arias, président de Castille, et le comte de Camporeal causent à voix basse, et entre eux, sur le devant du théâtre, les autres conseillers font des groupes çà et là dans la salle.
Don Manuel Arias.

Cette fortune-là cache quelque mystère.

Le Comte De Camporeal.

Il a la toison d’or. Le voilà secrétaire
Universel, ministre, et puis duc d’Olmedo !