Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/121

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Don Manuel Arias

Des muets ?

Le Comte de Camporeal.

Des muets ?Des muets. — Tous ses autres valets
Restent au logement qu’il a dans le palais.

Don Manuel Arias.

C’est singulier.

Don Antonio Ubilla, qui s’est approché d’eux depuis quelques instants.

C’est singulier.Il est de grande race, en somme.

Le Comte de Camporeal.

L’étrange, c’est qu’il veut faire son honnête homme !

À don Manuel Arias.

— Il est cousin, — aussi Santa-Cruz l’a poussé ! —
De ce marquis Salluste écroulé l’an passé. —
Jadis, ce don César, aujourd’hui notre maître,
Était le plus grand fou que la lune eût vu naître,
C’était un drôle, — on sait des gens qui l’ont connu, —
Qui prit un beau matin son fonds pour revenu,
Qui changeait tous les jours de femmes, de carrosses,
Et dont la fantaisie avait des dents féroces
Capables de manger en un an le Pérou.
Un jour il s’en alla, sans qu’on ait su par où.

Don Manuel Arias.

L’âge a du fou joyeux fait un sage fort rude.