Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/38

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Don César, croisant les bras.

Écoutez-moi… Voyons à présent votre style.

Don Salluste.

Je vous ai fait venir, c’est pour vous être utile
César, sans enfants, riche, et de plus votre aîné.
Je vous vois à regret vers l’abîme entraîné,
Je veux vous en tirer. Bravache que vous êtes,
Vous êtes malheureux. Je veux payer vos dettes,
Vous rendre vos palais, vous remettre à la cour,
Et refaire de vous un beau seigneur d’amour.
Que Zafari s’éteigne et que César renaisse.
Je veux qu’à votre gré vous puisiez dans ma caisse,
Sans crainte, à pleines mains, sans soin de l’avenir.
Quand on a des parents il faut les soutenir,
César, et pour les siens se montrer pitoyable…

Pendant que don Salluste parle, le visage de Don César prend une expression de plus en plus étonnée, joyeuse et confiante ; enfin il éclate.
Don César.

Vous avez toujours eu de l’esprit comme un diable,
Et c’est fort éloquent ce que vous dites là.
— Continuez !

Don Salluste.

Continuez. César, je ne mets à cela