Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/56

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Vous le vendrez en mer aux corsaires d’Afrique.
Mille piastres pour vous. Faites vite à présent.

Les trois alguazils s’inclinent et sortent.
Don César, achevant de ranger ses ducats.

Rien n’est plus gracieux et plus divertissant
Que des écus à soi qu’on met en équilibre.

Il fait deux parts égales et se tourne vers Ruy Blas.

Frère, voici ta part.

Ruy Blas.

Frère, voici ta part.Comment !

Don César, lui montrant une des deux piles d’or.

Frère, voici ta part. Comment !Prends ! viens ! sois libre !

Don Salluste, qui les observe au fond du théâtre, à part.

Diable !

Ruy Blas, secouant la tête en signe de refus.

Diable !Non. C’est le cœur qu’il faudrait délivrer.
Non, mon sort est ici. Je dois y demeurer.

Don César.

Bien. Suis ta fantaisie. Es-tu fou ? suis-je sage ?
Dieu le sait.