Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/161

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sténographie de Trithème, la pisciculture de Sébastien de Médicis, l’arithmétique de Stifels, la géométrie de Tartaglia, la chronologie de Scaliger, la météorologie de Stoffler, l’anatomie de Gassendi, la pathologie de Fernel, la jurisprudence de Robert Barmne, l’agronomie de Quesnay, l’hydrographie de Bouguer, la nautique de Bourde de Villehuet, la balistique de Gribeauval, l’hippiatrique de Garsault, l’architectonique de Desgodets, la botanique de Tournefort, la scolastique d’Abailard, la politique de Platon, la mécanique d’Aristote, la physique de Descartes, la théologie de Stillingfleet. On enseignait hier, on enseigne aujourd’hui, on enseignera demain, on enseignera toujours le : Chante, déesse, la colère d’Achille.

La poésie vit d’une vie virtuelle. Les sciences peuvent étendre sa sphère, non augmenter sa puissance. Homère n’avait que quatre vents pour ses tempêtes ; Virgile qui en a douze, Dante qui en a vingt-quatre, Milton qui en a trente-deux, ne les font pas plus belles.

Et il est probable que les tempêtes d’Orphée valaient celles d’Homère, bien qu’Orphée, lui, n’eût, pour soulever les vagues, que deux vents, le Phœnicias et l’Aparctias, c’est-à-dire le vent du sud et le vent du nord, souvent confondus à tort, observons-le en passant, avec l’Argestes,