Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/239

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deux cent dixième, dates fixées par Jérôme. Le mystère sollicite ainsi les contemplateurs.

Ces calculs, presque hagards, de Jérôme, ou d’autres semblables, plus d’un songeur les refait. Ne jamais trouver le point d’arrêt, passer d’une spirale à l’autre comme Archimède, et d’une zone à l’autre comme Alighieri, tomber en .voletant dans le puits circulaire, c’est l’éternelle aventure du songeur. Il se heurte à la paroi rigide où glisse le rayon pâle. Il rencontre la certitude parfois comme un obstacle et la clarté parfois comme une crainte. Il passe outre. Il est l’oiseau sous la voûte. C’est terrible. N’importe. On songe.

Songer, c’est penser çà et là. Passim. Quelle est cette naissance d’Euripide pendant cette bataille de Salamine où Sophocle, adolescent, prie, et où Eschyle, homme fait, combat ? Quelle est cette naissance d’Alexandre dans la nuit où est brûlé le temple d’Éphèse ? Quel lien entre ce temple et cet homme ? Est-ce l’esprit conquérant et rayonnant de l’Europe qui, détruit sous la forme chef-d’œuvre, reparaît sous la forme héros ? Car n’oubliez pas que Ctésiphon est l’architecte grec du temple d’Éphèse. Nous signalions tout à l’heure la disparition simultanée de Shakespeare et de Cervantes. En voici une autre, non moins surprenante. Le jour où Diogène