Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/351

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Stuarts avait arraché du sépulcre Cromwell ; la restauration des Bourbons ne pouvait faire moins pour Voltaire.

En mai 1814, une nuit, vers deux heures du matin, un fiacre s’arrêta près de la barrière de la Gare, qui fait face à Bercy, à la porte d’un enclos de planches. Cet enclos entourait un large terrain vague, réservé pour l’entrepôt projeté, et appartenant à la ville de Paris. Le fiacre arrivait du Panthéon, et le cocher avait eu ordre de prendre par les ’ rues les plus désertes. La clôture de planches s’ouvrit. Quelques hommes descendirent du fiacre et entrèrent dans l’enclos. Deux d’entre eux portaient un sac. Ils étaient conduits, à ce qu’affirme la tradition, par le marquis de Puymaurin, plus tard député à la chambre introuvable et directeur de la Monnaie, accompagné de son frère, le comte de Puymaurin. D’autres hommes, plusieurs en soutane, les attendaient. Ils se dirigèrent vers un trou fait au milieu du champ. Ce trou, au dire d’un des assistants, qui a été depuis garçon de cabaret aux Marronniers à la Râpée, était rond et ressemblait à un puits perdu. Au fond du trou il y avait de la chaux vive. Ces hommes ne disaient pas un mot, et n’avaient pas de lumière. Le blêmissement du point du jour éclairait. On ouvrit le sac. Il était plein d’ossements. C’étaient, pêle-mêle, les os