Ni Eschyle, ni Molière ne les admettraient, et nous approuverions Eschyle et Molière.
Ces actions doubles sont en outre le signe du seizième siècle. Chaque époque a sa mystérieuse marque de fabrique. Les siècles ont une signature qu’ils apposent aux chefs-d’œuvre et qu’il faut savoir déchiffrer et reconnaître. Le seizième siècle ne signe pas comme le dix-huitième. La renaissance était un temps subtil, un temps de réflexion. L’esprit du seizième siècle était aux miroirs ; toute idée de la renaissance est à double compartiment. Voyez les jubés dans les églises. La renaissance, avec un art exquis et bizarre, y fait toujours répercuter l’Ancien Testament dans le Nouveau. La double action est là partout. Le symbole explique le personnage en répétant son geste. Si, dans un bas-relief, Jéhovah sacrifie son fils, il a pour voisin, dans le bas-relief d’à côté, Abraham sacrifiant son fils. Jonas passe trois jours dans la baleine et Jésus passe trois jours dans le sépulcre, et la gueule du monstre avalant Jonas répond à la bouche de l’enfer engloutissant Jésus.
Le sculpteur du jubé de Fécamp, si stupidement démoli, va jusqu’à donner pour réplique à saint Joseph, qui ? Amphitryon.
Ces contre-coups singuliers sont une des