Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/411

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en sortant de la liberté. Nous l’avons entendu émettre, probablement sans le vouloir, cet aphorisme : La liberté est bonne pour les riches. Ces maximes-là ont l’inconvénient de ne pas nuire à l’établissement des empires.

Non, non, non, rien hors de la liberté !

La servitude, c’est l’âme aveuglée. Se figure-t-on un aveugle de bonne volonté ? Cette chose terrible existe. Il y a des esclaves acceptant. Un sourire dans une chaîne, quoi de plus hideux ! qui n’est pas libre n’est pas homme ; qui n’est pas libre ne voit pas, ne sait pas, ne discerne pas, ne grandit pas, ne comprend pas, ne veut pas, ne croit pas, n’aime pas, n’a pas de femme, n’a pas d’enfants, a une femelle et des petits, n’est pas. Ab luce principium . La liberté est une prunelle. La liberté est l’organe visuel du progrès.

Parce que la liberté a des inconvénients et même des périls, vouloir faire de la civilisation sans elle équivaut à faire de la culture sans le soleil ; c’est là aussi un astre critiquable. Un jour, dans le trop bel été de 1829, un critique aujourd’hui oublié, à tort, car il n’était pas sans quelque talent, M. P., ayant trop chaud, tailla sa plume en disant : je vais éreinter le soleil.

Certaines théories sociales, très-distinctes du socialisme tel que nous le comprenons et le voulons,