Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/291

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d’hui serait l’arbitre de demain. Je pense que le Rappel a dû prendre position dans ce sens. De grandes fautes ont été faites des deux côtés. Du côté de l’Assemblée, ces fautes sont des crimes. Comment la gauche a-t-elle laissé passer sans protester le rapport demandant l’adoption du projet infâme qui rétablit sur leurs sièges les quinze misérables juges. Devienne en tête ? Je comptais, moi, parler là-dessus.

Ah ! quand les cinq milliards seront payés et les prussiens partis, la vraie situation commencera. — Nous aussi, nous aurons un arriéré à réclamer de cette inepte et coupable assemblée. — Ajournons jusque-là. — Du fond de mon chaos de formalités et d’ennuis je vous envoie mon plus tendre embrassement.

Ex imo.

Je me mets aux pieds de madame Meurice. Ces dames l’embrassent et aspirent au retour. Est-il donc impossible que le Rappel nous parvienne[1] ?


Aux mêmes.


Bruxelles, 18 avril 71.

Chers amis, nous sommes ici toujours en proie à la liquidation de Charles, qui se soldera d’une façon bien onéreuse, Les Misérables, je l’espère, aideront un peu. Vous, là-bas, vous continuez d’être admirables.

Voici encore une chose que j’ai faite. On me dit qu’elle peut être utile et qu’il faut vous l’envoyer. Je la crois utile en effet, mais je subordonne, comme toujours, mon avis au vôtre. Décidez s’il faut publier cela, et à quel moment. Pas de représailles me semble un cri nécessaire. La Commune, chose admirable, a été stupidement compromise par cinq ou six meneurs déplorables. Serez-vous assez bons pour annoncer que ces trois pièces : Un cri, Pas de représailles, Dans le cirque, font partie d’un demi-volume que je publierai bientôt sous ce titre : Paris combattant (question : aimeriez-vous mieux : Paris héroïque ?)[2] Les deux guerres seront dans ce livre, la guerre étrangère où j’ai été présent, la guerre civile dont j’ai été absent. Le livre sera comme un compartiment actuel de la Légende des Siècles. Plus Paris semble tomber, plus je le relèverai.

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Titre définitif : L’Année terrible.