Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/290

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cœur sur votre cœur. Je suis accablé, mais debout. Cette vie n’est qu’un commencement, j’attends la fin.

Cher vieil ami, je vous aime bien.

V.[1]


À Madame Édouard Bertin.


20 mars 1871.

Je pars, Madame, je vais à Bruxelles pour la liquidation de cette jeune communauté. Ce nid si vite brisé.

Vous savez comme j’aime Édouard, comme je vous aime, comme j’aime mademoiselle Louise.

Je vous remercie de votre douce lettre. Mon cœur saigne et vous bénit. Vous avez tous été charmants pour son enfance.

Je me mets à vos pieds. Madame, et j’embrasse mon vieil ami Édouard.

V. H.[2]


À Paul Meurice et à Auguste Vacquerie[3].


Bruxelles, dimanche 26 mars.

J’ai enfin un moment pour respirer, et je vous écris. J’ai trouvé ici les affaires de mes pauvres petits dans le plus déplorable état. Le passif égalera au moins l’actif. Demain le conseil de famille (provisoire, vu la présidence d’un juge de paix étranger) se réunit chez moi. On nommera le subrogé tuteur provisoire, et l’on autorisera l’ouverture de l’inventaire. Un seul créancier, M. Conaës, arrive avec une créance de 16 790 fr. Cher et doux ami, je vous accable de mes affaires, au moment où vous avez sur les bras les affaires publiques. Nous n’avons ici que des communications intermittentes avec Paris. Les lettres arrivent en retard, les journaux, peu. M’envoyez-vous le Rappel ? Je n’en ai pas reçu un numéro. Hier, cela semblait très grave ; aujourd’hui on dit Paris calmé. Je voudrais causer de tout cela avec vous. Il y aurait une situation intermédiaire à prendre ; l’intermédiaire d’aujour-

  1. {sc|Clément Janin}}. — Victor Hugo en exil.
  2. Lettres aux Bertin.
  3. Inédite.