Alencastre nous hait. Nous touchons à la fois
Du pied à tous les ducs, du front à tous les rois !
Vous raillez-vous ?
Don Jayme, dit le Fort. Un jour, sur son passage,
Il arrêta Zamet et cent maures tout seul.
— J’en passe, et des meilleurs. —
Il vécut soixante ans, gardant la foi jurée,
Même aux juifs.
À l’avant-dernier.
Ce vieillard, cette tête sacrée,
C’est mon père. Il fut grand, quoiqu’il vînt le dernier.
Les maures de Grenade avaient fait prisonnier
Le comte Alvar Giron son ami. Mais mon père
Prit pour l’aller chercher six cents hommes de guerre,
Il fit tailler en pierre un comte Alvar Giron,
Qu’à sa suite il traîna, jurant par son patron
De ne point reculer que le comte de pierre
Ne tournât front lui-même et n’allât en arrière.
Il combattit, puis vint au comte, et le sauva.
Mon prisonnier !
Voilà donc ce qu’on dit, quand dans cette demeure
On voit tous ces héros…
Mon prisonnier sur l’heure !