Page:Hugo Hernani 1889.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alencastre nous hait. Nous touchons à la fois
Du pied à tous les ducs, du front à tous les rois !

Don Carlos.

Vous raillez-vous ?

Don Ruy Gomez, allant à d’autres portraits.

Vous raillez-vous ? Voilà don Vasquez, dit le Sage,
Don Jayme, dit le Fort. Un jour, sur son passage,
Il arrêta Zamet et cent maures tout seul.
— J’en passe, et des meilleurs. —

Sur un geste de colère du roi, il passe un grand nombre de tableaux, et vient tout de suite aux trois derniers portraits à gauche du spectateur.
— J’en passe, et des meilleurs. —Voici mon noble aïeul.

Il vécut soixante ans, gardant la foi jurée,
Même aux juifs.
À l’avant-dernier.
Même aux juifs.Ce vieillard, cette tête sacrée,
C’est mon père. Il fut grand, quoiqu’il vînt le dernier.
Les maures de Grenade avaient fait prisonnier
Le comte Alvar Giron son ami. Mais mon père
Prit pour l’aller chercher six cents hommes de guerre,
Il fit tailler en pierre un comte Alvar Giron,
Qu’à sa suite il traîna, jurant par son patron
De ne point reculer que le comte de pierre
Ne tournât front lui-même et n’allât en arrière.
Il combattit, puis vint au comte, et le sauva.

Don Carlos.

Mon prisonnier !

Don Ruy Gomez

Mon prisonnier ! C’était un Gomez De Silva.
Voilà donc ce qu’on dit, quand dans cette demeure
On voit tous ces héros…

Don Carlos.

On voit tous ces héros…Mon prisonnier sur l’heure !