Cette page a été validée par deux contributeurs.
Sois fidèle à ton hôte, infidèle à ton roi,
C’est bien, je te fais grâce et suis meilleur que toi.
— J’emmène seulement ta nièce comme otage.
Don Ruy Gomez.
Seulement !
Doña Sol, interdite.
Moi, Seigneur !
Don Carlos.
Oui, vous.
Don Ruy Gomez.
Ô la grande clémence ! ô généreux vainqueur,
Qui ménage la tête et torture le cœur !
Belle grâce !
Don Carlos.
Il me faut l’un des deux.
Don Ruy Gomez.
Ah ! vous êtes le maître !
Le roi s’approche de doña Sol pour l’emmener. Elle se réfugie vers Don Ruy Gomez.
Doña Sol.
Sauvez-moi, monseigneur !
Elle s’arrête. — À part.
Malheureuse, il le faut !La tête de mon oncle ou l’autre !… moi plutôt !
Au roi.
Je vous suis.
Don Carlos, à part.
Il faudra bien enfin s’adoucir, mon infante !
Doña Sol va d’un pas grave et assuré au coffret qui renferme l’écrin, l’ouvre, et y prend le poignard, qu’elle cache dans son sein. Don Carlos vient à elle et lui présente la main.