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Malheur si vous portez la main sur mon époux !
Elle jette le poignard, et tombe à genoux devant le duc.
Ah ! je tombe à vos pieds ! Ayez pitié de nous !Grâce ! Hélas ! monseigneur, je ne suis qu’une femme,
Je suis faible, ma force avorte dans mon âme,
Je me brise aisément. Je tombe à vos genoux !
Ah ! je vous en supplie, ayez pitié de nous !
Don Ruy Gomez.
Doña Sol !
Doña Sol.
Notre douleur s’emporte à de vives paroles,
Vous le savez. Hélas ! vous n’étiez pas méchant !
Pitié ! vous me tuez, mon oncle, en le touchant !
Pitié ; je l’aime tant !
Don Ruy Gomez, sombre.
Vous l’aimez trop !
Hernani.
Tu pleures !
Doña Sol.
Non, non, je ne veux pas, mon amour, que tu meures !
Non, je ne le veux pas.
À don Ruy.
Faites grâce aujourd’hui !Je vous aimerai bien aussi, vous.
Don Ruy Gomez.
De ces restes d’amour, d’amitié, — moins encore,
Croyez-vous apaiser la soif qui me dévore ?
Montrant Hernani.
Il est seul ! il est tout ! Mais moi, belle pitié !
Qu’est-ce que je peux faire avec votre amitié ?