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ÉDITION DÉFINITIVE 1880.

Et, lui, veut se tailler, dit-on, le déloyal,
Un bon manteau de duc dans le manteau royal.

Don Carlos.

Oui, voilà qui ressemble à mon homme !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Don Carlos.
Regardant la croisée de doña Sol qui reste obscure.

Rien encore ! Il faut pourtant finir,
Messieurs. À tout moment l’autre peut survenir.
Quelle heure est-il ?

Don Matias.

Quelle heure est-il ? Seigneur, je ne sais.

Une lanterne traverse lentement le fond, portée, au bout d’un long bâton, par un homme vêtu de noir qu’on distingue à peine dans la nuit profonde.
Don Carlos.

Quelle heure est-il ? Seigneur, je ne sais.Dans la place
Qui brille ainsi là-bas ?

Don Ricardo.

Qui brille ainsi là-bas ? C’est le crieur qui passe.

Don Carlos.

Il dit l’heure. Écoutons. Paix !

Le crieur, au fond.

Il dit l’heure. Écoutons. Paix ! Minuit. Priez tous
Pour les âmes des morts !

Tous trois se mettent à genoux et prient. Le crieur passe lentement et disparaît. Ils se relèvent.
Don Carlos, achevant tout haut sa prière.

Pour les âmes des morts ! … Ils espèrent en vous,
Mon Dieu ! pardonnez-leur leurs péchés et leurs fautes !
De votre paradis les murailles sont hautes,
Laissez-les-leur franchir, Seigneur, ainsi qu’à nous !

Don Ricardo, montrant les murailles de l’hôtel.

Faut-il aussi franchir celles-là ?