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ÉDITION DÉFINITIVE 1880.

Que je baise à genoux le bord de ton manteau !
Ah ! tu m’es donc rendu !

Hernani, regardant sa ceinture désarmée. — À part.

Ah ! tu m’es donc rendu !Quoi, pas même un couteau !

Doña Sol.

Quel bonheur ! c’est bien lui ! c’est bien lui ! Quelle joie !
Dieu permet qu’il soit là, près de moi ! que je voie
Encor ses yeux, son front, sa brave et noble main !
Hélas ! il était temps ! c’était trop tard demain !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Hernani.

Ah ! qu’un coup de poignard de toi me serait doux !

Doña Sol.

Hernani !

Hernani, appuyé sur son sein.

Hernani !Reçois donc mon âme dans ton âme,
Mon pas dans ton sentier, ma cendre dans ta flamme !
Tu le veux. Qu’il en soit ainsi ! J’ai résisté.


Scène V.

HERNANI, DOÑA SOL, DON RUY GOMEZ.
Don Ruy Gomez, s’adressant aux portraits.

....................
Avez-vous de vos jours vu rien de pareil ? Non !
Don Manuel ! toi qui vis les frères Transtamare
Blas ! qui vis de Luna déchirer la simarre !
Sanchez ! toi qui connus les assassins d’Inès !
Nuño ! toi qui fus pris par les maures !…

Hernani.

Nuño ! toi qui fus pris par les maures !…Daignez,
Seigneur duc…

Don Ruy Gomez

Seigneur duc…Voyez-vous ? il veut parler, l’infâme !…