Scène IV
Maintenant, fuyons vite.
D’être dans mon malheur toujours plus raffermie,
De n’y point renoncer, et de vouloir toujours
Jusqu’au fond, jusqu’au bout, accompagner mes jours.
C’est un noble dessein, digne d’un cœur fidèle !
Mais, tu le vois, mon dieu, pour tant accepter d’elle,
Pour emporter joyeux dans mon antre avec moi
Ce trésor de beauté qui rend jaloux un roi,
Pour que ma doña Sol me suive et m’appartienne,
Pour lui prendre sa vie et la joindre à la mienne,
Pour l’entraîner sans honte encore et sans regrets,
Il n’est plus temps ; je vois l’échafaud de trop près.
Que dites-vous ?
Va me punir d’avoir osé lui faire grâce.
Il fuit ; déjà peut-être il est dans son palais.
Il appelle ses gens, ses gardes, ses valets,
Ses seigneurs, ses bourreaux…