Page:Hugo Rhin Hetzel tome 2.djvu/33

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tion sans date, une épitaphe sans nom, un homme sans tête. Voilà, vous en conviendrez, une réponse sombre et une explication ténébreuse.

De quel personnage parlait ce distique, lugubre par le fond, barbare par la forme ? S’il fallait en croire le second vers gravé sur cette pierre sépulcrale, le squelette qui était dessous était sans tête comme l’effigie qui était dessus. Que signifiaient ces trois X détachées, pour ainsi dire, du reste de l’inscription par la grandeur des majuscules ? En regardant avec plus d’attention et en nettoyant la lame avec une poignée d’herbes, j’ai trouvé sur la statue des gravures étranges. Trois chiffres étaient tracés à trois endroits différents ; celui-ci sur la main droite  ; celui-là sur la main gauche  ; et cet autre à la place de la tête :

Or ces trois chiffres ne sont que des combinaisons variées du même monogramme. Chacun des trois est composé des trois X que le graveur de l’épitaphe a fait saillir dans l’inscription. Si cette tombe eût été en Bretagne, ces trois X eussent pu faire allusion au combat des Trente ; si elle eût daté du dix-septième siècle, ces trois X eussent pu indiquer la guerre de trente ans ; mais en Allemagne et au quatorzième siècle, quel sens pouvaient-ils avoir ? et puis, était-ce le hasard qui, pour épaissir l’obscurité, n’avait employé dans la formation de ce chiffre funèbre d’autre élément que cette lettre X, qui barre l’entrée de tous les problèmes et qui désigne l’Inconnu ? — J’avoue que je n’ai pu sortir de cette ombre. Du reste je me rappelais que cette façon de voiler, tout en la signalant,