Page:Hugo Rhin Hetzel tome 2.djvu/58

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Ils s’adoraient à faire envie.

Pécopin avait dans sa halle d’armes à Sonneck une grande peinture dorée représentant le ciel et les neuf deux, chaque planète avec sa couleur propre et son nom écrit en vermillon à côté d’elle ; Saturne blanc-plombé ; Jupiter clair, mais enflambé et un peu sanguin ; Vénus l’orientale embrasée ; Mercure étincelant ; la Lune avec sa glace argentine ; le Soleil tout feu rayonnant. Pécopin effaça le nom de Vénus et écrivit en place Bauldour.

Bauldour avait dans sa chambre aux parfums une tapisserie de haute lice où était figuré un oiseau de la grandeur d’un aigle, avec le tour du cou doré, le corps de couleur de pourpre, la queue bleue mêlée de pennes incarnates, et sur la tête des crêtes surmontées d’une houppe de plumes. Au-dessous de cet oiseau merveilleux l’ouvrier avait écrit ce mot grec : Phénix. Bauldour effaça ce mot et broda à la place ce nom : Pécopin.

Cependant le jour fixé pour les noces approchait. Pécopin en était joyeux et Bauldour en était heureuse.

Il y avait dans la vénerie de Sonneck un piqueur. drôle fort habile, de libre parole et de malicieux conseil, qui s’appelait Érilangus. Cet homme, jadis fort bel archer, avait été recherché en mariage par plusieurs riches paysannes du pays de Lorch ; mais il avait rebuté les épouseuses et s’était fait valet de chiens. Un jour que Pécopin lui en demandait