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INTRODUCTION

laire. Un courant d’air, quelque rapide qu’il soit, comme l’a vérifié M. Boussingault, en renfermant des feuilles de vigne dans un appareil en verre, est presque entièrement dépouillé de son acide carbonique par son passage sur ces feuilles quand l’appareil est exposé en pleine lumière solaire. Aucune action chimique ou électrique ne pourrait reproduire cette intensité de décomposition de l’acide carbonique, cette séparation de l’oxygène et du carbone que les plantes vivantes accomplissent avec tant de facilité.

L’abondance de l’acide carbonique dans l’air est un des éléments de la force végétale. Consultez le livre de la nature ; les entrailles de la terre vous fourniront la preuve que si l’air est aujourd’hui presque complétement dépouillé d’acide carbonique, il n’en a pas été ainsi de tout temps ; qu’il fut une époque bien éloignée de nous, dans les premiers âges du monde, dans les premiers jours de la création, où l’élément carbonique se trouvait en quantités considérables dans notre atmosphère, pour fournir à la végétation de ces plantes gigantesques, de ces forêts colossales enfouies aujourd’hui dans nos mines de charbon minéral. Ces forêts eurent leurs habitants aussi, de mœurs et de nature appropriées à leurs vastes demeures. Les animaux pouvaient respirer dans cette atmosphère, impossible pour notre organisation actuelle ; ils appartenaient aux degrés inférieurs de l’échelle animale ; leurs congénères n’existent plus aujourd’hui ; ces animaux à forme hideuse, à stature