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À LA CHIMIE AGRICOLE.

donnait guère que de l’azote ; la canne devait chercher ses autres aliments dans le terrain, et, comme ces autres aliments ne s’y rencontraient pas en même proportion que dans le terrain fumé de M. B…, il n’y a rien d’extraordinaire que le premier expérimentateur ait triplé la production du second. Ce résultat eût été prévu par la théorie.

Ainsi donc, l’expérience est concluante : elle confirme les prévisions de la chimie agricole. Ce n’est pas seulement de l’azote qu’il faut donner en aliment aux végétaux, il faut aussi leur fournir en grande quantité les autres aliments, parmi lesquels le carbone joue un grand rôle, ainsi que nous l’avons déjà vu, et ce carbone se rencontre en grande quantité dans la bagasse que vous détruisez par la combustion.

M. le baron Darricau a donc bien raison de vous dire : « Si vous calculez bien, la bagasse est le combustible qui vous coûte le plus cher. » Car vous anéantissez en pure perte un produit d’une valeur considérable. Vous pouvez vous procurer facilement de la houille, mais rien ne pourra vous remplacer avantageusement l’humus que vous détruisez, l’azote que vous volatilisez par la combustion des bagasses.

La bagasse convertie en engrais vous économiserait une grande quantité d’engrais que vous payez si cher, et que vous avez tant de peine à vous procurer.

La petite quantité d’engrais qu’il vous faudrait acheter pour compléter le fumier produit par la bagasse serait nécessité par les pertes en azote faites