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INTRODUCTION À LA CHIMIE AGRICOLE.

l’azote des deux. L’on aurait un engrais d’une valeur considérable, car tous les éléments de la végétation seraient là réunis, et dans les conditions essentielles de l’assimilation. Tous les principes inutiles à l’animal feraient alors retour au végétal.

La quantité de phosphate de chaux perdue par les mélasses est considérable, car elle égale plus d’un demi-centième du poids de la mélasse elle-même. À quelle source les récoltes futures s’approvisionneront-elles de cet élément, si on ne le restitue à la terre par les engrais animaux, par les fumiers de ferme, par le guano, qui en renferme aussi, et qui n’est lui-même qu’un excrément accumulé par les années ?

Les cannes à sucre renferment beaucoup de phosphate de chaux dans leur constitution intime ; le sol, au contraire, en renferme peu. Il faut donc approvisionner le sol de cet élément, pour que la canne puisse trouver toutes les conditions nécessaires à son parfait développement.

La silice se trouve en quantités assez considérables dans le sol volcanique de notre colonie, pour qu’il en soit largement approvisionné pendant des siècles. Il serait donc inutile d’apporter cet élément de la canne à sucre, qui est destiné à revêtir le roseau d’un enduit externe très-solide ; c’est la silice qui forme l’enveloppe luisante et glacée, assez dure déjà dans la canne à sucre, et qui, chez quelques graminées, atteint une dureté telle qu’elle résiste au couteau, comme dans nos bambous.