Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
et monumens de l’amérique.

très-souvent jusqu’au point de la congélation.

Je suis parvenu à porter des instrumens dans la crevasse même, au pied de la cascade. On met trois heures à y descendre par un sentier étroit (camino de la Culebra), qui mène au ravin delà Povasa. Quoique la rivière perde, en tombant, une grande partie de son eau, qui se réduit en vapeurs, la rapidité du courant inférieur force l’observateur de rester dans un éloignement de près de cent quarante mètres du bassin creusé par le choc de l’eau. Le fond de cette crevasse n’est que faiblement éclairé par la lumière du jour. La solitude du lieu, la richesse de la végétation et le bruit épouvantable qui s’y fait entendre, rendent le pied de la cascade du Tequendama un des sites les plus sauvages des Cordillères.