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vues des cordillères,

à peine quelques vestiges des énormes pyramides qui s’élevoient au milieu des eaux du lac Mœris, et qu’Hérodote dit avoir été ornées de statues colossales : les pyramides de Porsenna, dont la description paroît un peu fabuleuse, et dont quatre, d’après Varron, avoient plus de quatre-vingts mètres de hauteur, ont également disparu en Étrurie[1].

Mais si les conquérans européens ont renversé les téocallis des Aztèques, ils n’ont pas réussi également à détruire des monumens plus anciens, ceux que l’on attribue à la nation toltèque. Nous allons donner une description succincte de ces monumens, remarquables par leur forme et leur grandeur.

Le groupe des pyramides de Téotihuacan se trouve dans la vallée de Mexico, à huit lieues de distance au nord-est de la capitale, dans une plaine qui porte le nom de Micoatl, ou de Chemin des morts. On y observe encore deux grandes pyramides[2] dédiées au soleil (Tonatiuh) et à la lune (Meztli), et

  1. Pl., xxxvi, 19.
  2. Éclaircissemens de M. Langlès au Voyage de Norden, Tom. III. p. 32, no 2.