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vues des cordillères,

égyptien n’en a que quatre-vingt-dix-huit[1]) : la pyramide étoit construite de briques et d’asphalte ; elle avoit un temple (ναός) à sa cime, et un autre près de sa base : le premier, d’après Hérodote, était sans statues ; il n’y avoit qu’une table d’or et un lit sur lequel couchoit une femme choisie par le dieu Bélus[2]. Diodore de Sicile, au contraire, assure que ce temple supérieur renfermoit un autel et trois statues, auxquelles il donne, d’après des idées tirées du culte grec, les noms de Jupiter, de Junon et de Rhéa[3] : mais ces statues et le monument entier n’existoient plus du temps de Diodore et de Strabon. Dans les téocallis mexicains on distinguoit, comme dans le temple de Bel, le naos inférieur de celui qui se trouvoit sur la plateforme de la pyramide : cette même distinction est clairement indiquée dans les Lettres de Cortez et dans l’Histoire de la conquête, écrite par Bernal Diaz, qui demeura plusieurs mois dans le palais du roi Axajacalt,

  1. Vincent, Voyage de Néarque, p. 56.
  2. Hérodot., Lib. I, C. clxxxi-clxxxiii.
  3. Diodor. Siculus, éd. Wesselingio, Tom. I, Lib. II, p. 123.