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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/15

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introduction.

par des peuples civilisés, restèrent fermées aux nations étrangères ; et récemment, lorsque l’abbé Clavigero publia en Italie son Histoire ancienne du Mexique, on regarda comme très-douteux des faits attestés par une foule de témoins oculaires souvent ennemis les uns des autres. Des écrivains célèbres, plus frappés des contrastes que de l’harmonie de la nature, s’étoient plu à dépeindre l’Amérique entière comme un pays marécageux, contraire à la multiplication des animaux, et nouvellement habité par des hordes aussi peu civilisées que les habitans de la mer du Sud. Dans les recherches historiques sur les Américains, un scepticisme absolu avoit été substitué à une saine critique. On confondit les descriptions déclamatoires de Solis et de quelques autres écrivains qui n’avoient pas quitté l’Europe, avec les relations simples et vraies des premiers voyageurs ; il paroissoit du devoir d’un philosophe