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et monumens de l’amérique.

héros et leurs principales divinités avec une tête beaucoup plus aplatie que ne l’est celle d’aucun des Caribes que j’ai vus au Bas-Orénoque.

Le guerrier figuré sur le relief d’Oaxaca, offre un mélange de costumes très-extraordinaire. Les ornemens de sa coiffe, qui a la forme d’un casque, ceux de l’étendard (signum) qu’il a dans la main gauche, et sur lequel on reconnaît un oiseau, comme sur l’étendard d’Ocotelolco, se retrouvent dans toutes les peintures aztèques. Le pourpoint, dont les manches sont longues et étroites, rappelle le vêtement que les Mexicains désignoient par le nom d’ichcahuepilli ; mais le filet qui couvre les épaules est un ornement que l’on ne retrouve plus parmi les Indiens. Au-dessous de la ceinture paroît la peau tigrée d’un jaguar, dont la queue n’a pas été coupée. Les historiens espagnols rapportent que les guerriers mexicains, pour paroître plus terribles dans le combat, portoient d’énormes casques de bois qui représentoient des têtes de tigre, dont la gueule étoit armée des dents de cet animal. Deux crânes, sans doute ceux d’ennemis vaincus,