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et monumens de l’amérique.

que ce fragment de l’écriture hiéroglyphique, que j’ai acheté à Mexico, dans la vente des collections de M. Gama, faisoit jadis partie du musée du chevalier Boturini Benaducci. Ce voyageur milanois avoit traversé les mers sans autre but que celui d’étudier sur les lieux l’histoire des peuples indigènes de l’Amérique. En parcourant le pays pour examiner des monumens, et pour faire des recherches sur les antiquités du pays, il eut le malheur d’exciter la méfiance du gouvernement espagnol. Après l’avoir dépouillé de tous les fruits de ses travaux, on l’envoya, en 1736, connue prisonnier d’état, à Madrid. Le roi d’Espagne le déclara innocent, mais cette déclaration ne le fil pas rentrer dans sa propriété. Ces collections, dont Boturini a publié le catalogue à la suite de son Essai sur l’Histoire ancienne de la Nouvelle-Espagne, imprimé à Madrid, restèrent ensevelies dans les archives de la vice-royauté de Mexico. On a conservé avec si peu de soin ces restes précieux de la culture des Aztèques, qu’il existe aujourd’hui à peine la huitième partie des manuscrits hiéroglyphiques enlevés au voyageur italien.

Ceux qui, avant Boturini, ont possédé