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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/187

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vues des cordillères,

que ces derniers savent combien, d’après l’organisation actuelle des tribunaux, il leur est plus utile de s’adresser aux avocats pour défendre leurs causes devant les juges.

Le tableau que présente la douzième Planche paroît indiquer un procès entre des naturels et des Espagnols. L’objet en litige est une métairie, dont on voit le dessin en projection orthographique. On y reconnoît le grand chemin marqué par les traces des pieds ; des maisons dessinées en profil ; un Indien dont le nom indique un arc, et des juges espagnols assis sur des chaises et ayant les lois devant leurs yeux. L’Espagnol, placé immédiatement au-dessus de l’Indien, s’appelle probablement Aquaverde, car l’hiéroglyphe de l’eau, peint en vert, se trouve figuré derrière sa tête. Les langues sont très-inégalement réparties dans ce tableau. Tout y annonce l’état d’un pays conquis : l’indigène ose à peine défendre sa cause, tandis que les étrangers à longues barbes y parlent beaucoup et à haute voix, comme descendant d’un peuple conquérant.