Aller au contenu

Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
et monumens de l’amérique.

maison de cet homme instruit et laborieux a été pour moi ce que la maison de Siguenza étoit pour le voyageur Gemelli. Le père Pichardo a sacrifié sa petite fortune à réunir des peintures aztèques, à faire copier toutes celles qu’il ne peu voit pas acquérir lui-même : son ami Gama, auteur de plusieurs mémoires astronomiques, lui a légué tout ce qu’il possédoit de plus précieux en manuscrits hiéroglyphiques[1]. C’est ainsi qu’au nouveau continent, comme presque partout ailleurs, de simples particuliers, et les moins riches, savent réunir et conserver les objets qui devroient fixer l’attention des gouvernemens.

J’ignore si, dans le royaume de Guatimala ou dans l’intérieur du Mexique, il y a des personnes animées du même zèle que l’ont été le père Alzate, Velasquez et Gama. Les peintures hiéroglyphiques sont aujourd’hui si rares à la Nouvelle-Espagne, que la plupart des personnes instruites qui y résident n’en ont jamais vu ; et, parmi les restes de la collection de Boturini, il n’y a pas un seul

  1. Voyez mon Essai politique sur la Nouvelle-Espagne, Vol. II, p. 26 de l’édition in-8o.