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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/255

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vues des cordillères,

distribuées en parcelles au peuple rassemblé dans l’enceinte des temples ; ces déclarations de péchés faites par les pénitens ; ces associations religieuses ressemblant à nos convens d’hommes et de femmes ; cette croyance universellement répandue que des hommes blancs à longue barbe, et d’une grande sainteté de mœurs, avoient changé le système religieux et politique des peuples : toutes ces circonstances avoient fait croire aux religieux qui accompagnoient l’armée des Epagnols, lors de la conquête, qu’a une époque très-reculée le christianisme avoit été prêché dans le nouveau continent. Des savans mexicains[1] crurent reconnaître l’apôtre saint Thomas dans ce personnage mystérieux, grand-prêtre de Tula, que les Cholulains connoissoient sous le nom de Quetzalcoatl. Il n’est pas douteux que le nestorianisme, mêlé aux dogmes des Bouddhistes et des Chamans[2], ne se soit répandu, par la Tartarie des Mantchoux, dans le nord-est de l’Asie : on pourroit

  1. Siguenza, Opéra ined. Eguiara, Bibl. mexicana, p. 78.
  2. Langlès, Rituel des Tartares-Mantchous, p. 9 et 14. Georgi Alphab. tibetanum, p. 298.