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introduction.

Sous les tropiques, la force de la végétation, la largeur des fleuves et les inondations partielles ont mis de puissantes entraves aux migrations des peuples. De vastes contrées de l’Asie boréale sont aussi faiblement peuplées que les savanes du Nouveau-Mexique et du Paraguay, et il n’est pas nécessaire de supposer que les contrées les plus anciennement habitées soient celles qui offrent la plus grande masse d’habitans.

Le problème de la première population de l’Amérique n’est pas plus du ressort de l’histoire, que les questions sur l’origine des plantes et des animaux et sur la distribution des germes organiques ne sont du ressort des sciences naturelles. L’histoire, en remontant aux époques les plus reculées, nous montre presque toutes les parties du globe occupées par des hommes qui se croient aborigènes, parce qu’ils ignorent leur filiation. Au milieu d’une multitude de