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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/283

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vues des cordillères,

et la déesse des champs, qui ne demande que des offrandes de fleurs et de fruits, des gerbes de maïs ou des oiseaux qui se nourrissent des grains de cette plante utile aux hommes. Une prophétie ancienne faisoit espérer à ce peuple une réforme bienfaisante dans les cérémonies religieuses : cette prophétie portoit que Centeotl, qui est identique avec la belle Chri ou Lakchmi des Hindoux, et que les Aztèques, de même que les Arcadiens, désignoient sous le nom de la Grande Déesse, ou Déesse primitive (Tzinteotl), triompheront à la fin de la férocité des autres dieux, et que les sacrifices humains feroient place aux offrandes innocentes des prémices des moissons. On croit reconnoître, dans cette tradition des Totonaques, une lutte entre deux religions, un conflit entre l’ancienne divinité toltèque, douce et humaine comme le peuple qui en avoit introduit le culte, et les dieux féroces de cette horde guerrière, les Aztèques, qui ensanglantèrent les champs, les temples et les autels.

En lisant les lettres de Cortez à l’empereur Charles-Quint, les mémoires de Bernal