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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/299

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vues des cordillères,

du Canigou au-dessus du bassin de la Méditerranée.

En regardant le dos des Cordillères comme une vaste plaine bornée par des rideaux de montagnes éloignées, on s’accoutume à considérer les inégalités de la crête des Andes comme autant de cimes isolées. Le Pichincha, le Cayambe, le Cotopaxi, tous ces pics volcaniques que l’on désigne par des noms particuliers, quoiqu’à plus de la moitié de leur hauteur totale ils ne constituent qu’une seule masse, paroissent, aux yeux de l’habitant de Quito, autant de montagnes distinctes qui s’élèvent au milieu d’une plaine dénuée de forêts : cette illusion est d’autant plus complète, que les dentelures de la double crête des Cordillères vont jusqu’au niveau des hautes plaines habitées ; aussi les Andes ne présentent-elles l’aspect d’une chaîne que lorsqu’on les voit de loin, des côtes du Grand-Océan ou des savanes qui s’étendent jusqu’au pied de leur pente orientale. Placé sur le dos des Cordillères même, soit dans le royaume de Quito, ou dans la province de los Pastos ; soit plus au nord encore, dans l’intérieur de la Nouvelle-Espagne, on ne voit qu’un amas